La bataille d'Alamis by kendoji

Bataille d’Alamis, premier jour.

Razahiel se trouvait seul en cette heure tardive au balcon de son palais.

Les mains posées sur la colonnade, le regard tourné vers la troisième lune d’Alamis, si petite et pourtant porteuse de tant d’espoir.

Razahiel le savait, tout se jouerait sur ce bout de terre dans si peu de temps, trop peu de temps pensait il songeur. Non pas qu’il s’inquiète pour sa propre vie, il en arrivait aux confins, ses préoccupations allaient vers ses fidèles et dévoués sujets, ses fils également, surtout ses fils se disait il intérieurement, honteux de tant d’égoïsme.

Il avait gouverné pendant plus de soixante années, dévoué vassal, les deux empereurs qu’il avait servis étaient plus que des frères. Ils avaient tout ce temps pu compter les uns sur les autres, hélas à présent éteints, ils ne pourraient rien pour lui.

Ses jambes le portaient à présent difficilement, il appela son fauteuil droïde et pris un peu de repos.

Il se prit à songer à son long règne, aux nombreuses batailles livrées, aux conquêtes entreprises aux côtés de Jallahad, son premier seigneur, ainsi que son descendant et héritier, Bréliand, qu’en restait il ?

Peu de chose à vrai dire, si Jallahad s’était montré fort et intraitable, ne mettant qu’une quinzaine d’années à mettre l’univers à genoux puis à juguler toute tentative de rébellion, son fils Bréliand, eu toute les peines du monde à en maintenir les frontières, il lutta tant qu’il pu, jusqu’à ce triste jour où l’empire tout entier sombra avec l’assassinat de son maître.

S’en suit une terrible guerre de succession, à aucun des trois fils de Bréliand Razahiel n’aurait confié ne serait ce qu’un simple transporteur de métal.

Gatimel, l’aîné, était une larve, Shogrun, quand à lui se montra dès son jeune age incapable de diriger quoi que ce soit, seul peut être Dhrye aurait il pu se montrer digne de son père, hélas, né d’un second mariage, il fut d’emblai écarté.

De la fratrie, Razahiel n’avait que peu d’estime, Dhrye seul n’avait participé au meurtre de son père, lui peut être aurait pu lui succéder.

Où était il d’ailleurs, chassé par ses deux frères, il avait du fuir dès le début de la guerre accompagné de quelques uns des généraux de l’empire, peut être plus clairvoyant que la multitude qui se groupait à présent pour anéantir le dernier point de résistance, Alamis.

Car l’empire en était là, seul Guihlem et Razahiel ainsi que quelques seigneurs des secteurs externes s’étaient opposés aux assassins, son frère d’arme fut traîtreusement vaincu, les images de sa dépouille exhibée hantaient encore l’esprit de Razahiel, les autres ne purent lutter guère plus de temps.

Bientôt, ce serait son tour, Razahiel le savait bien, la fantastique armada de l’empire s’approchait, ses propres troupes, pilier de cette flotte ne pourraient pourtant rien contre la multitude.


Une lune sourit il, sortant de sa torpeur, une si petite lune, jamais exploité, et pourtant si précieuse pour cela.

Car les espions rodaient en ses terres depuis bien longtemps, la nanite élevée secrètement au niveau soixante dans le réseau de galerie de ce bout de terre pourrait tout faire basculer, il le savait.

Pour autant, si elle permettait de construire en une poignée de secondes de terribles lanceurs de plasmas, les ressources nécessaires à leurs constructions manqueraient, c’était quasiment inéluctable.

Sajhë, son aîné, n’arriverait à temps, si tant est qu’il soit porteur de la faramineuse quantité de ressources nécessaire. Les stocks actuels permettraient d’en construire mille, il en aurait fallu le double.

Servian, quant à lui, aurait du faire diversion à la tête de la flotte, sept petites minutes, rien d’impossible pour ce jeune homme à la tête d’une flotte prête à tous les sacrifices pour lui.

Sur Alamis, les spaces marines étaient à présent prêt, l’ennemi n’aurait jamais pu être en mesure d’atterrir, mais le pire était à présent à craindre.

Les femmes et les enfants avaient été regroupés sur une colonie éloignée, Razahiel détestait l’idée de voir leur sang versé inutilement. Drelfia, son unique fille, son joyau, avait assuré le rapatriement des civils sur cette planète, elle veillerait sur eux.


Razahiel, las, décida alors qu’il était temps pour lui de trouver quelque sommeil.

Bataille d’Alamis, deuxième jour.


Razahiel fut réveillé de bonne heure par son serviteur, de mauvaises nouvelles étaient annoncées, la flotte ennemie n’était qu’à un jour de vol d’Alamis.

Il fut surpris d’apprendre que Gatimel et Shogrun se trouvaient à bord du vaisseau de commandement de cette dernière, sans doute souhaitaient ils ne rien perdre de la mise à mort.


La journée fut entièrement dédiée à la collecte de ressources, les mines tournaient bien entendu à plein régime, ce n’était suffisant, les bâtiments n’étant pas indispensable étaient détruits, les robots oeuvraient certes convenablement, le tri des débris était rapide et efficace, la collecte n’était toujours pas suffisante.

Les mécaniciens s’activaient quant à eux dans les spatiaux ports, les vaisseaux étaient prêts, ses pilotes brilleraient, il le savait.

Il ne fut permis durant toute la journée d’avoir de nouvelles de Sajhë et de sa précieuse mission, Razahiel en souffrait, l’absence de son fils en ces temps troublés l’inquiétait.

Des contacts furent pris tout au long de la journée avec des commerçants, aucun d’eux n’accepta cependant de fournir Alamis, des tentatives de recrutements de mercenaires se montrèrent tout aussi infructueuses.


Razahiel se prit alors à songer à tous ces seigneurs qu’il avait vaincu par le passé, s’étaient ils débattus comme il le faisait aujourd’hui, probablement. Il en ressenti un certain trouble. Certes, sa cause était juste et il avait toujours combattu loyalement, mais quelle terreur avait du saisir ses ennemis vaincus alors que sa flotte approchait.


Razahiel, par habitude, se força à prendre du repos, son expérience lui avait appris depuis fort longtemps qu’il devrait tacher de dormir avant la bataille. Demain, l’avenir de son peuple se jouerait en une demi heure, tout au plus, les bonnes décisions devront alors être prises en quelques fractions de secondes, il ne devait faillir.

Bataille d’Alamis.

Il était précisément 15 h 21 lorsque une sirène d’alarme retentie dans le quartier général d’Alamis, malgré la certitude du combat, tout un chacun, et tout comme Razahiel, furent surpris de l’entendre retentir.

Un sourire traversa le visage de Razahiel, il ne l’avait à vrai dire jamais entendu depuis qu’elle fut installée.

Dans une quasi simultanéité, une communication fut établie à la requête de la flotte attaquante.

D’un geste, Razahiel l’autorisa, les visages gras et bouffis de Gatimel et Shogrun apparurent alors sur l’un des écrans de contrôle.

Gatimel, fielleux comme à son habitude, cracha son venin à l’attention de Razahiel, lui intimant l’ordre de se rendre sur le champ, ainsi que ses généraux.


Shogrun cru devoir prévenir les assaillis qu’ils seraient massacrés jusqu’au dernier…

Un cri de rage monta alors depuis le fond du quartier général d’Alamis, simple cri poussé par deux lieutenants placés au fond de la salle, il s’amplifia instantanément sous le regard médusé des fils régicides.

Un commandant placé aux côtés de Razahiel coupa alors la liaison, alors même que la clameur montait à présent de chacun des quartiers de soldats, de chacun des spatiaux ports, que les spaces marines entonnaient leurs terribles chants de guerres, faisant vibrer chaque parcelle de la terre d’Alamis.

Il coupa la liaison au moment même où il vit le visage de son seigneur, son menton tremblait, les yeux s’embuait, et ce qu’il ne cru jamais voir se produisit pourtant en ce jour, une larme roula sur la joue de Razahiel, fier de son peuple, fier de commander à sa destinée.


De rage, Shogrun fit sortir immédiatement la flotte assaillante de l’hyperespace, le ciel d’Alamis s’assombrit instantanément tant la flotte fut vaste.


Des spatiaux ports de la planète, plus de deux cent mille chasseurs légers et lourds décollèrent instantanément, ils engagèrent en quelques secondes un combat inégal contre plus de trois cent mille chasseurs légers ennemis appuyés de quelques vingt mille vaisseaux de batailles et croiseurs.

Ces derniers percèrent immédiatement une trouée dans la flotte de Razahiel, c’est à ce moment que Servian, à la tête de la flotte, lança cent mille droïdes espions au milieu du champ de bataille.

La manœuvre fit sourire Shogrun, lequel réalisa une fraction de secondes plus tard que la présence des robots affolait les logiciels de contrôle de tir, lesquels ne pouvaient déterminer qui du chasseur où de la sonde se trouvait à portée.

Razahiel, de son côté, fit décoller l’ensemble des grands transporteurs chargés des ressources disponibles sur Alamis. Cachées des espions à la solde des assaillants, il n’avait pu prendre le risque de les dévoiler plus tôt.

Il fallu précisément une minute pour que la précieuse cargaison soit transportée sur la petite lune, les lanceurs de plasmas commençaient déjà à sortir à la chaîne et était immédiatement placés en batteries.

Les servants se virent désigner comme cible les bombardiers ennemis qui tiraient jusque là sur les défenses installées sur Alamis.

Chaque tir faisait mouche, les pilotes des bombardiers piégés par le tribord tentèrent une manœuvre de dégagement sur leur gauche.

Les destructeurs à la tête desquels se trouvait Servian surgirent alors depuis Plisias, lune principale d’Alamis, deux cent bombardiers explosèrent littéralement sous le feu croisé des lanceurs de plasmas et des destructeurs, quinze autres tentant de redresser se heurtèrent dans un fracas qui ne fut audible que pour ceux qui étaient en liaison radio avec la flotte désemparée.


Soixante bombardiers purent se dégager en piquant directement vers Alamis, il leur fallait à présent échapper à cinq cent croiseurs, plus maniable, qui venaient de les prendre en chasse.

Shogrun était fou de rage, depuis son vaisseau amiral, il subissait déjà le regard réprobateur de son frère aîné, lequel lui reprochait un engagement trop soudain, dicté par une envie incontrôlée d’en découdre.

Certes, le début de l’assaut se montrait désastreux, mais deux étoiles de la mort venaient de rejoindre la flotte et seraient à portée de tir des plasmas de Razahiel sous peu.

Il ne commit pas l’erreur d’ordonner la destruction de la lune, trop de risque auraient alors été pris car la technologie du graviton, mal développée, risquait d’entraîner l’anéantissement des deux flottes.

Le tir devait porter sur chacun des lanceurs de plasmas.

Il fut nourri, la production de la nanite installée sur la petite lune ne parvenait à présent qu’à combler les pertes des batteries, elle se tue quelques instants plus tard, faute de ressources disponibles.

Il restait environ quelques soixante dix lanceurs de plasmas lorsque Shogrun et son frère ordonnèrent d’orienter les terribles étoiles de la mort vers la flotte de Razahiel.

Depuis son poste de commandement, le roi d’Alamis compris clairement que l’issue de la bataille ne ferait aucun doute, il serait vaincu.

Déjà, il vit sur les écrans de contrôle qu’une partie des troupes ennemis commençaient leur débarquement, la flotte de Servian n’ayant pu les contenir, tout occupée qu’elle était à tailler en pièce les chasseurs ennemis.

Il ne faisait pas de doute que les pilotes de Servian étaient les meilleurs de l’univers, les voir virevolter aux commandes de leurs chasseurs forçait l’admiration, toutefois, ils commençaient également à subir de lourdes pertes.

Les spaces marines engagèrent le combat alors même que le premier soldat ennemi posa le pied au sol, il fut du reste purement et simplement désintégré, comme la centaine de ceux qui le suivirent.

Là encore, les spaces marines firent rugirent leurs bolsters, leur parfait entraînement, leur connaissance de chaque ruelle où l’ennemi tentait de s’infiltrer ainsi et surtout que leur légendaire bravoure et leur dévouement sacré à leur seigneur ne laissèrent aucune chance au quelques trente milles soldats qui purent débarquer, aucun d’eux ne pu en réchapper.



Razahiel n’étant pas encore informé de l’évolution des combats au sol senti alors ses vieilles jambes trembler, il s’effondra sur son fauteuil et dans un souffle, appela son aîné, Sajhë.

« Où est tu mon fils, en ces heures funestes où ton peuple a tant besoin de toi !! »

La soudaine liaison radio fut alors tellement surprenante et inattendue que même ceux présents dans le poste de commandement crurent qu’elle était déjà établie et que le père et le fils conversaient bien avant le signe de faiblesse de Razahiel.

« Père, je suis en approche, mes soutes sont pleines, une surprise de taille attend nos ennemis »

L’arrivée de Sajhë fut bien évidemment détectée par les logiciels de contrôle du vaisseau amiral des assaillants.

Shogrun, ne pris même pas la peine de lire le rapport lui étant tendu par l’un de ses lieutenants, que pouvaient bien changer à l’issue de la bataille l’arrivée de huit cent grands transporteurs, il les négligea, ce fut sa dernière erreur.


Les grands transporteurs semblaient fondre directement vers Alamis, les assaillants pensèrent qu’il ne s’agissait que d’une manœuvre désespérée pour tenter de mettre à l’abri Razahiel et son poste de commandement, quelle ne fut pas leur surprise en les voyant obliquer soudainement vers la lune dont les lanceurs de plasmas, bien que surprenant, ne causaient plus d’importants dégâts.


Plus de cinq cent lanceurs de plasmas se mirent, dans la minute qui suivie, à cracher leur terrible venin, les chasseurs ennemis étaient emportés par dizaine, les puissantes boules d’énergies bleues dévastaient tout sur leur passage pour venir transpercer les vaisseaux de batailles, destructeurs et croiseurs ennemis.


Razahiel, au son de la voix de son fils, trouva la force de se redresser, il nota alors immédiatement la présence d’une anomalie sur les écrans de contrôle, une sorte de zone trouble qu’aucune sonde ne parvenait à explorer et qui demeurait derrière le point de sortie d’hyperespace des grands transporteurs.


« Cela ne se peut » souffla t il alors, alors même que les mots de Sajhë lui revenaient soudainement à l’esprit.

Une surprise de taille annoncée par son fils, et pourtant, cela ne se pouvait.

Sa mémoire ne pouvait lui faire défaut, il n’avait vu cette chose qu’une fois dans sa vie, alors qu’il combattait aux côtés du géniteur de ses deux agresseurs.

Bréliand avait alors pu trouver, bénéficiant d’une formidable conjoncture de fenêtres hyper temporelle, le moyen de rendre sa flotte furtive, mais cela n’avait pu être reproduit malgré plus de cinq années de recherches, ce secret ayant disparu avec l’empereur.

Une fenêtre de communication sortie alors Razahiel de ses souvenirs, Drhye, troisième et dernier fils de Bréliand venait d’apparaître à lui.

Son message fut clair et concis. Il fut diffusé à tous les combattants engagés dans la bataille.

Il s’exprima un genou au sol, la tête baissée mais le ton de sa voix laissait transparaître une détermination sans égal.

« Seigneur Razahiel, ton fils Sajhë a su me trouver alors que je regroupait mes forces contre mes frères, ma flotte ne laissera ton royaume livré à lui-même, c’est aujourd’hui que j’abattrais le joug que font subir les assassins de mon père à notre univers, c’est en ce jour que j’en deviendrais le nouvel empereur. »


Le temps sembla alors s’être arrêté, une fraction de secondes, une simple fraction de secondes qui sembla cependant avoir duré aussi longtemps que la bataille qui faisait rage depuis bientôt trente minutes.

La flotte de Drhye apparu alors sur le côté tribord du vaisseau amiral des assaillants et de l’escadre de vaisseaux de batailles et des destructeurs naviguant autour de ce dernier, offrant leurs coques en protection d’une éventuelle attaque.

Aucun de ceux alors à bord ne purent s’empêcher d’admirer la beauté du spectacle s’offrant à eux.


Plus de trois mille destructeurs sortaient du néant dans un éclat de lumière rougeoyant, ils s’avaient qu’ils n’en réchapperaient pas et pourtant, ils ne purent détourner leurs regards hébétés de l’arme de leur destruction qui venait d’apparaître.

Gatimel ne pu refreiner un cri d’horreur, Shogrun vit sa triste vie défiler en un éclair.


Un seul tir, commandé par Drhye lui-même, fut déclanché de tous ses vaisseaux au même moment, les dix destructeurs protégeant le flanc droit du vaisseau amiral se disloquèrent en un enchevêtrement de métal et de chair en fusion.

Le tir nourri poursuivit sa progression pour désintégrer le vaisseau amiral, mettant un terme aux longues années de combat ayant déchirés l’empire.

Les pilotes assaillants trop éloignés de leur vaisseau amiral ne purent qu’assister au désastre, ils stoppèrent, résignés, leurs machines.

Sajhë fit interrompre immédiatement le tir des plasmas, Servian ordonnant dans le même temps à sa flotte de rompre le combat, trop de sang avait été versé, nulle haine n’existait à l’encontre de ceux qui avaient été les instruments de la folie des frères déchus.


Ainsi s’acheva la bataille d’Alamis.

Comme je t'ai déjà dit sur Skype, j'adore
Sois inspiré plus souvent

tu as déja pensé à écrire un livre ou des histoires ? bravo

Mon poète
Les mots me manquent (et c'est rare)
c'est superbe je suis fan

et bien qu en tu parlais d inspiration je ne pensais pas a ce point

il en a fallu un paquet

bien que je suis un peu faist mal au yeux tellement c etais long je suis aller au bout tellement ca se laisse lire

joli